L’église St-Gilles d’Avrillé, construite en 1983, est un édifice pyramidal octogonal d’une capacité de 650 places assises. Son revêtement en bois lamellé-collé lui confère une acoustique remarquable, et son architecture conviviale la rend propice aux manifestations culturelles : c’est le bâtiment couvert le plus vaste d’Avrillé.

Aussi, dès sa fondation, et afin de fédérer autour de son projet le public le plus large, l’association a souhaité orienter son projet selon trois axes d’action :

• L’activité culturelle et patrimoniale (récitals, concerts et spectacles variés, festivals, enregistrements…)

• L’action pédagogique (classe d’orgue locale, partenariats avec les conservatoires régionaux, master-classes nationales ou internationales…)

• Le rôle cultuel sous la responsabilité de la paroisse (cérémonies, concerts spirituels…)

Simultanément, l’architecture si spécifique de l’église imposait un instrument de style contemporain, voire futuriste, également selon trois directions de recherche :

• Création plastique pour un aspect visuel spectaculaire

• Innovation technologique avec introduction de transmissions informatiques

• Originalité sonore, de sorte que “l’orgue d’Avrillé” soit immédiatement

En effet, cette acoustique, très intimiste quel que soit le point où l’on se place dans la nef, suggérait un orgue de dimensions restreintes et d’un caractère nettement chambriste, correspondant d’ailleurs au type de concerts envisagés.

L’association s’est mise en recherche des innovations réalisées sur divers orgues récents. Notre début de XXIe siècle est marqué par une multitude de recherches destinées à ouvrir l’orgue à l’univers sonore de son temps : pilotage MIDI de l’orgue de St-Pierre de Ratingen, spatialisation de celui de l’auditorium de Ténériffe, jeux inédits à St-Pierre de Cologne… Il était séduisant d’imaginer que l’orgue d’Avrillé puisse constituer un compendium de ces recherches, de ces progrès.

Enfin, cet instrument s’inscrira au plan local dans l’histoire de l’orgue, puisque sa conception s’inspire des réalisations de deux personnalités régionales qui, depuis deux siècles, ont fortement influencé l’esthétique de l’instrument : le facteur d’orgues nantais Louis Debierre, qui fut, à la fin du XIXe siècle un des pionniers de l’application de l’électricité à l’orgue, et plus récemment l’organiste et compositeur angevin Jean Guillou (1930-2019), qui a conçu dans toute l’Europe des orgues remarquablement prospectifs.

Il faut noter que ces timbres inédits, qui seront le cœur de la personnalité musicale de l’orgue d’Avrillé, ne font appel à aucun truchement électroacoustique : seul le son pur des tuyaux, avec la personnalité quasi humaine que leur confère leur vent vivant, garantira à cet instrument la “griffe” unique d’une authentique œuvre d’art.

Projet d’Orgue pour St-Gilles d’Avrillé

Cet orgue, d’une hauteur de plus de 6 mètres, sera disposé au sol à proximité de l’autel, de sorte que le public ait une vue directe tant sur l’instrument que sur l’organiste. Si les financements le permettent, une console mobile sera installée, afin de pouvoir, pendanr les concerts, disposer les claviers au plus proche des autres musiciens et de l’assistance.

Un système de “replay” permettra à l’orgue de se faire entendre même en l’absence d’organiste, par exemple lors d’offices religieux, où il pourra rejouer automatiquement des œuvres préenregistrées.

Un tel résultat ne sera possible, musicalement parlant, que par un travail subtil d’harmonisation des tuyaux, d’équilibrage entre graves et aigus… qui suppose une acuité acoustique et un esprit de recherche particuliers. L’harmoniste belge Thomas Deserranno, qui s’est enthousiasmé pour “l’orgue Gulliver”, a été choisi pour cette tâche sensible pour laquelle notre association souhaite donner à l’instrument d’Avrillé une couleur sonore “baroque” inspirée des instruments européens des XVIIe et XVIIIe siècles, dont nous n’avons plus aucun exemple historique complet en Pays de la Loire.